Les Etats-Unis perdront-ils bientôt leur statut de leader de la vente en ligne au niveau mondial? Selon plusieurs études, ils sont menacés par les pays asiatiques, notamment par la Chine qui progresse toujours plus vite en matière de numérique et de e-commerce.
Un chiffre d’affaire record
Selon eMarketer, la région Asie-Pacifique devrait dépasser l’Amérique du Nord dès cette année, avec un chiffre d’affaire annoncé de 525,2 milliards de dollars pour 2014, contre « seulement » 482,6 milliards pour les Etats-Unis.
L’Europe de l’Ouest se classerait troisième, avec 342 milliards de dollars, loin devant l’Europe centrale (58 milliards), l’Amérique du Sud (57,7 milliards) et l’Afrique (33,8 milliards).
Une première place que l’Asie doit essentiellement à la Chine, qui devrait être le pays qui enregistrera les plus fortes hausses en 2014, avec une progression du chiffre d’affaires de 63,8 %!
Ce qui permettrait d’ailleurs à la Chine de dépasser à elle seule les Etats-Unis dès 2016.
Les secrets de la Chine
Comment le marché chinois pourra-t-il évoluer de plus de 60% en une année, alors que la France ne devrait pas dépasser les 10%? Sans compter que le taux de Chinois utilisateurs du web est encore assez bas : à la fin de l’année 2013, seuls 45% d’entre eux étaient connectés.
Cette évolution s’explique d’une part par le passage au tout numérique, et d’autre part par une stratégie marketing ultra offensive.
Trois importants changements ont bouleversé l’économie chinoise depuis 2009 :
- L’utilisation du mobile. 79% des internautes surfent sur leur téléphone portable. Ceux-ci travaillent, jouent, dépensent sur leur mobile. Peu à peu, tous les services chinois s’adaptent donc à ce nouveau style de vie et deviennent accessibles via smartphone.
- L’abolissement des frontières entre vie privée et vie professionnelle. Les téléphones et ordinateurs privés sont désormais les bienvenus au bureau, ce qui favorise le e-shopping entre deux dossiers. D’autant plus que les logiciels de messagerie professionnels proposent désormais des applications de paiement en ligne.
Les entreprises ont quant à elles de plus en plus recours à des vendeurs et entreprises de services à l’origine destinés aux particuliers. - Le rajeunissement de la population. Les chinois sont jeunes, ils ont grandi avec le numérique et sont donc une cible très intéressante pour le e-commerce.
Pour toutes ces raisons, la vente en ligne ouvre de nouvelles perspectives. Les acteurs du e-commerce chinois l’ont bien compris, ce qui explique qu’ils ne lésinent pas sur les moyens pour attirer les clients.
Voici quelques unes de leurs stratégies préférées :
- Les médias sociaux. La version chinoise de Twitter compte plus de 500 millions de membres, dont de très nombreuses marques. Celles-ci utilisent ce réseau social pour des opérations commerciales d’un nouveau genre, avec commandes sous forme de « tweets » et paiement direct sur le site.
- Les magasins virtuels. Ils ont été créés pour vaincre les réticences des Chinois qui restent attachés aux magasins traditionnels pour les achats de nourriture ou de produits d’hygiène. Ceux-ci peuvent ainsi déambuler dans les rayons d’une « vraie » boutique, dont les linéaires sont remplis de produits virtuels à flasher sur son mobile.
- La récupération de fêtes populaires, notamment la Fête des Célibataires. Une communication intensive et des promotions exclusives valables pendant 24h seulement ont permis aux e-commerçants chinois de faire 4,29 milliards d’euros de ventes lors de la dernière Fête des Célibataires, en novembre 2013.
La Chine a mis un peu plus de temps que les Etats-Unis et l’Europe à entrer dans l’ère de la vente en ligne. Aujourd’hui, elle est toutefois en train de devenir un acteur incontournable du paysage de l’e-commerce mondial, sur lequel il faudra désormais compter. Et peut-être aussi s’en inspirer?
Sources : Journal du Net, Cbnews