Le projet de loi sur le renseignement fait actuellement débat dans le monde du web. Pour rappel celui-ci autoriserait, entre autres, les services du gouvernement à accéder aux données de connexion des internautes. Une surveillance qui permettrait de mieux lutter contre les menaces terroristes, et plus généralement contre « la criminalité et la délinquance organisées ». Dans cet objectif, les opérateurs et les fournisseurs d’accès internet pourraient être amenés à lever l’anonymat de leurs clients en cas de comportements suspects.
Un projet auquel s’est opposé fermement Octave Klaba, « fondateur et Chairman d’OVH », qui avait même menacé de quitter la France si cette loi était adoptée. Un amendement plus tard, un arrangement a pu être trouvé avec le gouvernement, et Octave Klaba s’est exprimé sur les conséquences de cette loi sur son activité et celle de ses clients.
OVH opposé à la loi renseignement
Selon le fondateur de l’hébergeur, « cette loi n’est pas bonne pour notre pays ». Il craint en effet que cette surveillance généralisée n’instaure « une psychose dans la population » et entraine un « mécanisme d’autocensure ». Un avis qui n’est toutefois pas partagé par les Français, puisque 63 % d’entre eux estiment « qu’être écouté n’est pas grave quand on a rien à se reprocher ».
Octave Klaba juge tout de même qu’une surveillance qui n’aurait pas impacté notre quotidien aurait été plus adéquate et plus conforme au principe de démocratie.
La colère des hébergeurs
Plusieurs hébergeurs web français, dont OVH, ont craint d’importantes conséquences économiques sur leur activité si la loi était adoptée en l’état. L’un des principaux risques étant le départ des clients étrangers si l’anonymat de leurs données ne pouvait plus être garantit.
Un échange avec le gouvernement a toutefois permis la rédaction d’un amendement, qui encadre davantage « les conditions d’application de cette loi ». Les données hébergées ne pourront ainsi être contrôlées que dans un cadre juridique précis et de façon limitée.
Cette évolution ne satisfait pas totalement Octave Klaba, d’autant plus qu’elle ne concerne que l’activité d’hébergement : OVH est également un fournisseur d’accès, et à ce titre il devra se conformer à l’ensemble de la loi renseignement. Ce qui impliquera notamment la possibilité d’installer une boîte noire sur le réseau du FAI. Boite dont le rôle sera de « capter l’ensemble des échanges de la population ».
Octave Klaba se veut toutefois rassurant : la loi renseignement ne devrait pas impacter ses clients français et étrangers, sauf en cas d’activité terroriste de ceux-ci.
Après avoir menacé de s’exiler, OVH devrait donc tout de même rester en France et maintenir la construction de trois nouveaux datacentres. La société a toutefois des projets d’investissement hors France, et même hors Europe… au cas où.