« Si seulement j’avais les moyens de réaliser ce projet personnel » combien de fois a-t-on déjà entendu cette phrase dans notre vie ? Internet a brisé les barrières de l’isolement, et les domaines artistiques comme professionnels ont littéralement explosé au cours des dernières années. Un contexte économique mondial difficile a fait naître de nouvelles méthodes de création, non plus individuelles mais collectives. Le passage quasi obligatoire par la banque afin d’être financé est devenu obsolète.
L’entraide avec le « Crowfunding »
Ce terme qui vient de l’outre-Manche signifie « finance participative ». Il repose sur un concept très simple : un projet est financé par un grand nombre de personnes.
Le principe a véritablement été connu de tous en France lorsque le site My Major Company a produit l’artiste Grégoire avec sa chanson « Toi + Moi » en 2008. Alors que le marché du disque connaissait une crise des ventes depuis plusieurs années, celui-ci a vendu plus de 1 Millions d’albums. Un succès tel que ce fût une vitrine publicitaire nationale pour le site web.
Autre exemple, pour démontrer le pouvoir d’internet et la puissance du financement participatif, le moteur de recherche Google choisit l’artiste Irma (elle aussi sur le site « My Major company« ) pour sa campagne publicitaire
Uniquement basé sur la musique à son commencement, les univers concernés sont aujourd’hui très nombreux. Il y en a plus d’une trentaine parmi lesquels la mode, les livres, le spectacle, l’humour, la presse, la cuisine, le terroir, le design, les projets d’entreprises…
Selon des estimations le marché pèsera 1 000 Milliards de dollars en 2020 dans le monde entier. Pour le moment rien qu’en 2013 en France, il vaut 65 millions d’euros.
Les raisons du succès
Les contributeurs donnent ce qu’ils souhaitent. Le ou les créateurs du projet proposent également un barème où en fonction du don, l’internaute obtient une contrepartie (ex : pour un projet d’album cela peut aller d’une simple dédicace, à la rencontre exclusive avec l’artiste). Il est aussi possible sous certaines conditions d’obtenir des compensations financières.
Si un projet n’atteint pas la somme nécessaire à sa réalisation, les fonds sont reversés à chaque contributeur à hauteur de sa part. Cela peut rassurer des personnes qui n’oseraient pas participer.
My Major Company en quelques chiffres :
- 4,5 Millions de pages vues par mois
- 300 000 membres
- 13 Millions d’euros levés depuis sa création
- 10 Millions de chiffre d’affaires en 2012
Il existe plusieurs sites de financement participatif plus ou moins spécialisés dans certains domaines (Anaxago, Particeep, Babyloan…). Tout le monde peut se lancer. Une fois commencé, le site se charge d’accompagner la réalisation du projet en contrepartie bien sûr d’un financement.
Il y a quelques mois encore, seule une disposition de la Loi Lagarde de 2010 concernait le « Crowfunding ». Ce concept étant en pleine effervescence le gouvernement de François Hollande s’y intéresse de très près, en témoigne le projet de loi de septembre 2013 qui vise à favoriser son essor. Toutefois certaines personnes craignent que cette nouvelle réglementation soit trop contraignante et ne freine le développement de ce secteur. Le texte définitif devrait être présenté à l’Assemblée nationale dans le courant de l’année 2014.
Il ne reste plus qu’à vous lancer si vous avez en stock un projet qui vous tient à cœur, si celui-ci est pertinent il aura de grandes chances de conquérir la communauté des contributeurs.
Sources: www.lepetitjournal.com, www.mymajorcompany.com, www.journaldunet.com
Illustrations: https://fr.locita.com