Le web est une source d’informations infinie dans tous les domaines existants, c’est donc tout naturellement qu’aujourd’hui les internautes sont nombreux à se renseigner par eux-mêmes, y compris sur des sujets primordiaux tels que la santé.
Quelques chiffres sans équivoque…
On associe automatiquement santé avec médecin : quoi de plus logique, celui-ci est le spécialiste du domaine. Un sondage Sofrès paru en début d’année 2013 montre toutefois de nouvelles tendances :
- Une personne sur 2 cherche des renseignements médicaux sur internet, un chiffre qui démontre une forte volonté de se soigner par soi même.
- Les trois quarts des personnes interrogées sont prêtes à utiliser le SMS, l’e-mail, le chat ou encore la visioconférence avec un praticien. Contre toute attente, ce sont les personnes de plus de 65 ans qui y sont favorables en majorité.
- 28% des sondés utilisent le smartphone pour trouver l’information qu’ils recherchent : un signe que la volonté d’avoir accès à l’information à n’importe quel moment grandit de plus en plus, mais cela montre aussi un désir de moins se déplacer dans les établissements spécifiques telles que les pharmacies.
- 11,5 milliards d’euros d’économies d’ici 2017 si le suivi médical était réalisé par le biais des téléphones portables : c’est le chiffre qui ressort de l’étude du mois de septembre de Pricewaterhouse. Encore faut-il que les spécialistes, pour qu’ils puissent assurer un suivi ou proposer un traitement adapté, aient accès aux données personnelles actualisées et de manière aisée… Cela est rendu possible depuis 2011 avec la création du Dossier Médical Personnel (DME), un document informatique et protégé qui suit le malade tout le long de sa vie.
A l’heure actuelle environ 350 000 français ont un DME. 85% des personnes qui ont découvert le principe de celui-ci seraient intéressées par son utilisation, et seule 1 sur 7 serait hostile à ce système. Encore une fois, ce sont les personnes âgées qui y sont le plus favorables.
L’Ordre des pharmaciens veille
Les français semblent donc prêts à voir évoluer leurs relations avec le domaine médical, mais encore faut-il que la principale instance régissant les règles de la médication le soit aussi. Or le récent blâme temporaire reçu par un pharmacien permet d’en douter.
La chambre disciplinaire de l’Ordre des pharmaciens a en effet sanctionné Philippe Lailler, qui avait été un des premiers à ouvrir sa « pharmacie en ligne », pour avoir fait de la publicité déguisée pour celle-ci dans les médias en 2012.
Près de trois mois après la mise en application du texte (en 2013) qui autorise la vente de médicaments sur internet, le pharmacien français a reçu un blâme temporaire. La chambre disciplinaire de l’Ordre des pharmaciens a en effet estimé qu’il avait fait de la publicité déguisée pour son e-officine dans les médias en 2012 (à travers des reportages régionaux et nationaux à la télévision), à l’occasion de l’ouverture de « sa pharmacie en ligne ».
De nombreux autres pharmaciens avaient alors déposé des plaintes à l’encontre de Mr.Lailler, celui-ci ayant profité du vide juridique (aucune loi ne s’intéressant au sujet de la vente de médicaments en ligne) pour prendre de l’avance sur la concurrence.
Le secteur du médicament était estimé en 2012 à un montant vertigineux de 27,2 Milliards d’euros, ce qui explique que l’Ordre des pharmaciens veuille essayer de contrôler un marché qui a tendance à se diriger vers le virtuel. Pour le moment, ce sont environ 4000 médicaments en libre accès que l’on peut trouver sur internet. L’automédication prenant de l’importance, il est dans l’intérêt des professionnels de la santé de « moderniser leurs ventes ».
Cependant un tel marché se doit d’être sécurisé au maximum afin d’éviter les abus et surtout la contrefaçon qui pourrait engendrer de graves conséquences pour le patient. Il faut donc rester méfiant, toujours se renseigner auprès des sites de pharmaciens professionnels et consulter la liste des sites autorisés à la vente de médicaments en ligne.
Sources : 01.net