L’Afrique est le continent ayant le plus petit chiffre d’affaire en matière de e-commerce. Toutefois, et malgré de nombreux obstacles techniques, la vente en ligne pourrait s’y développer très rapidement.
Les acteurs locaux y croient, rejoints semble-t-il par des grands groupes occidentaux. Le géant CDiscount devrait en effet s’implanter en Côte d’Ivoire dès l’automne 2014.
Les freins au e-commerce
En 2013, l’Afrique a représenté « à peine plus de 2% des ventes en ligne mondiales ». Une discrétion qui peut s’expliquer par le faible revenu des populations mais pas seulement.
Le retard de développement du réseau internet est un autre important obstacle. En 2010, moins de 10% des Africains avaient accès au web, avec de fortes disparités entre l’Afrique du Nord, relativement bien desservie, et l’Afrique centrale où seuls les grands centres urbains sont connectés.
La méfiance envers les paiements virtuels est également à prendre en compte. Les paiements en espèce restent prédominants en Afrique, où la carte bancaire n’est pas encore entrée dans les moeurs.
Sans parler des soucis logistiques, entre le manque d’entrepôts (très chers à l’achat) et des systèmes de distribution peu fiables.
Dernier point négatif : les Africains ne font pas confiance au numérique, ce dont on ne peut les blâmer au vu du nombre d’escroqueries enregistrées sur ce continent. En 2013, « 7% des transactions en ligne en Afrique étaient frauduleuses, contre 5 % en Asie et 2 % en Europe. »
L’optimisme des e-commerçants
Ces obstacles ne semblent toutefois guère impressionner les acteurs du e-commerce africains, qui ne sont pas à cours d’idées pour développer ce secteur.
Les uns proposent le règlement en cash à la livraison, les autres investissent dans des motos, bus et camionnettes pour livrer eux-même leur marchandise. Les places de marché commencent également à se développer, qui facilitent la mise en relation des « vendeurs institutionnels et des acheteurs ».
Des projets naissent un peu partout, avec une même ambition : faire mieux que le commerce physique. L’Afrique compte en effet très peu de centres commerciaux (242, hors Afrique du Sud) en raison du prix élevé de l’immobilier et des difficultés de circulation. Des problèmes qui pourraient trouver leur solution dans le e-commerce.
L’implantation prochaine de CDiscount, premier gros site marchand occidental à se lancer dans l’aventure africaine, semble donner raison à ces entrepreneurs. Ces derniers veulent prendre exemple sur l’Asie, qui a rattrapé son retard en e-commerce en très peu de temps, et devrait même dépasser l’Amérique du Nord d’ici 2016.
Nous ne pouvons que souhaiter un aussi beau succès aux e-commerçants africains.
Source : http://economie.jeuneafrique.com